Qu’est-ce qu’un strabisme ?

On parle de strabisme lorsque les axes visuels des yeux ne sont plus parallèles.

Quand un sujet a un strabisme, les axes visuels ne vont plus dans la même direction. Un œil est fixateur, l’autre est dévié, soit vers l’intérieur (strabisme convergent) soit vers l’extérieur (strabisme divergent). On estime que l’ensemble des strabismes représente 3 à 4% de la population générale.

Quelles sont les causes ?

Il existe de multiples causes/ facteurs pouvant gêner le développement de la vision binoculaire et provoquer un strabisme : 

– Causes centrales 

– Anomalies visuelles : troubles réfractifs (hypermétropie en dehors de la norme pour l’âge, myopie) ou pathologies oculaires (cataracte congénitale, pathologie de la rétine etc…)

– Anomalies orbitaires 

– Paralysies oculomotrices : anomalie des nerfs responsables des mouvements oculaires (Paralysie des nerfs crâniens III, IV et VI)

– Anomalies des muscles oculomoteurs 

D’autres facteurs pouvant favoriser un strabisme sont à prendre en compte : 

  • Hérédité
  • Prématurité
  • Petit poids de naissance
  • Pathologies neurologiques

Quels sont les symptômes ?

– En cas de strabisme, les yeux ne sont plus parallèles. Un des yeux est dévié, soit vers le nez (strabisme convergent), soit vers l’extérieur (strabisme divergent). Il peut aussi exister des composantes verticales avec un œil partant vers le haut ou le bas. 

La déviation peut être constante ou intermittente.

– La diplopie ou vision double n’est, en général, pas présente dans les strabismes de l’enfant. Elle peut se manifester chez l’adulte lorsque le strabisme est d’apparition récente.

– Le strabisme peut aussi se traduire par une position anormale de la tête dans le but de compenser la perte de parallélisme des yeux, on parle alors de torticolis.

Attention : en cas d’apparition soudaine d’un strabisme ou d’une vision double, il est nécessaire de consulter en urgence l’ophtalmologue ou les urgences ophtalmologiques de l’Hôpital le plus proche.

Quelles sont les conséquences ?

– Chez l’enfant, si l’œil dévié est toujours le même, il existe un risque de baisse de vision, on parle alors d’amblyopie. 

L’amblyopie est la première cause de baisse de vision chez l’enfant. Cette baisse de vision est récupérable si elle est traitée à temps (en général avant 6 ans). Une prise en charge trop tardive peut conduire à une baisse de vision irréversible. 

– La déviation oculaire peut être inesthétique et avoir des conséquences sur l’image de soi, ainsi que des conséquences sociales (moqueries à l’école, difficulté à trouver un emploi, etc.)

Quand dépister mon enfant ?

Un examen ophtalmologique est nécessaire afin de dépister un strabisme et une baisse de vision associée (amblyopie) : 

-Entre 12 et 15 mois s’il existe des antécédents familiaux au 1er degré de strabisme, une prématurité (<37 semaines d’aménorrhées), ou des pathologies neurologiques.

l’âge de 3 ans s’il n’existe pas de facteurs familiaux ou de symptômes.

Comment fait-on le diagnostic ?

Un examen ophtalmologique complet est nécessaire.

Un bilan orthoptique complet est tout d’abord nécessaire. Réalisé par l’orthoptiste, il consiste à confirmer ou pas le strabisme, à le caractériser et à mesurer son importance. Une mesure de l’acuité visuelle est effectuée afin de dépister une amblyopie associée (baisse de vision).

Un examen sous cycloplégique est nécessaire : il consiste à instiller un protocole de gouttes d’ATROPINE réalisé par les parents 5 jours avant la consultation si l’enfant à moins de 1 an, ou de SKIACOL, à instiller 45 minutes avant la consultation, si l’enfant a plus d’un an.

Cet examen permet de dépister les troubles réfractifs (hypermétropie, astigmatisme, myopie) afin de pouvoir déterminer le besoin en lunettes.  Les gouttes peuvent provoquer transitoirement une gêne à la luminosité et une vision floue pendant 24h. 

Ensuite, l’ophtalmologue réalise un fond d’œil au biomicroscope afin de rechercher une anomalie oculaire pouvant expliquer le strabisme.

Quel traitement peut-on envisager ?

Traitement amblyopie

La priorité est d’assurer que les deux yeux aient la meilleure vision possible. Le strabisme doit être pris en charge dès son apparition afin d’éviter tout risque de baisse de vision (amblyopie). 

Le port de lunettes : Il est nécessaire dans de nombreux cas. 

Il permet d’assurer la meilleure vision possible en corrigeant les défauts visuels (hypermétropie, myopie, astigmatisme).

Le port d’une correction optique peut permettre une disparition totale ou partielle du strabisme visible. 

L’amblyothérapie : L’œil dévié risque de devenir « paresseux » par manque de stimulation visuelle. L’objectif de l’amblyothérapie est de faire travailler l’œil dévié en neutralisant la vision du bon œil (ou œil fixateur) à l’aide d’un cache occluant la vision (ORTOPAD ou OPTICLUDE). Cela permet une remontée de l’acuité visuelle de l’œil dévié. Ce traitement est instauré de façon intensive et le plus précocement possible au départ, puis est adapté en fonction des résultats et doit souvent être prolongé plusieurs années. Ce traitement devient inefficace s’il est entrepris tardivement (après 6 à 8 ans).

L’occlusion d’un œil chez l’adulte peut être envisagé de façon temporaire en cas de vision double (diplopie). 

La rééducation orthoptique : elle peut être discutée pour certains strabismes de type hétérophorie avec insuffisance de convergence, ou certaines exotropies intermittentes.

Les prismes : Ils peuvent aider à compenser une déviation de l’œil afin de supprimer une diplopie (vision double).

La toxine botulique :

L’efficacité de la toxine est bien démontrée dans le strabisme convergent du petit enfant (avant 2 ans).

Elle doit être proposée dès 9 mois et avant 24 mois. 1 à 2 injections peuvent être nécessaire.

La toxine botulique a pour effet de redresser l’axe visuel et de réaliser « reprogrammation de l’équilibre oculomoteur ». Elle peut permettre d’améliorer le strabisme, d’éviter dans certains cas la chirurgie, et dans d’autres cas, d’optimiser le traitement médical ou chirurgical.

La chirurgie du strabisme consiste à intervenir sur les muscles oculomoteurs. En fonction du strabisme, la chirurgie consiste à affaiblir ou renforcer un ou plusieurs muscles oculomoteurs afin d’améliorer le parallélisme des deux yeux.

Chez l’enfant, une chirurgie peut être envisagée vers 4-5 ans. Elle est réalisée sous anesthésie générale.

Dans certains cas de déviation oculaire associée à une diplopie, la chirurgie sera nécessaire pour supprimer la vision double.

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